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15/02/2023
Pour accompagner les propos et la raison d'être de Tipee HQ, on lira avec intérêt le livre "les 7 commandements du manager"de Vincent Mendes, qui, entre autres, offre des définitions et des recommandations pour une entreprise et ses managers opérant dans le monde VUCA* que nous vivons aujourd'hui. En voici une:
"Une organisation distribuée du travail consiste en « une série de ressources éloignées dans l’espace, mais engagées et alignées sur une mission commune* ». Autrement dit une entreprise distribuée est une entreprise dont les collaborateurs ne travaillent pas tous au même endroit au même moment".
* VUCA: vulnerable, uncertain, complex, ambiguous
... Le vrai danger du télétravail est là : dans la dissolution et parfois la destruction du lien social, de la culture de l'entreprise, de l'affectio societatis. On se sépare plus facilement d'un collaborateur que l'on n'a jamais vu, ou d'une entreprise dans laquelle on n'a jamais mis les pieds... " (Edouard Tétreau: conseil aux dirigeants, chroniqueur aux «Echos» )
Le Tipee HQ: c'est une analyse qui valide plus que jamais l'intérêt de se réunir périodiquement pour assurer cohésion et continuité de la culture de l'entreprise!
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D'Air France à Stellantis, cinquante nuances de télétravail
Extraits. Bruno Trévidic, Matthieu Quiret, Guillaume Guichard, Christophe Palierse, Leïla Marchand
Air France, Stellantis, Saint-Gobain, Airbus… Autant de grands groupes qui font face à la difficulté de trouver l'équilibre entre la préservation d'une culture de l'entreprise, le bon accompagnement des jeunes et le respect d'un avantage acquis.
Plus de trois ans après le développement à marche forcée du télétravail sous la pression de la pandémie, les dirigeants et les DRH reconnaissent sans peine tâtonner encore sur les avantages et les inconvénients du travail à distance.
En France, ils doivent prendre en compte un attachement plus fort des travailleurs aux relations avec les collègues, la nécessité de bien former les jeunes embauchés, le risque bien documenté aujourd'hui d'une déperdition de la créativité ou du travail en équipe. Mais sans supprimer l'avantage apprécié d'un ou deux jours, voire plus, effectués à domicile. Le tout alors que les économies immobilières obtenues grâce aux bureaux moins remplis restent très appréciées par les directions financières.
Une vaste étude de la CFE-CGC s'est intéressée à la gestion du télétravail chez les cadres. Plus d'un quart des sondés observent des tensions liées au travail à distance dans leur entreprise. Et plus d'un manager sur quatre déplore un déficit de formation.
Les managers ont plus de difficultés que leurs collaborateurs à utiliser leurs jours de télétravail. (Shutterstock)
Par Neïla Beyler
Publié le 4 mai 2024 / Les Echos.
Les managers s'arrachent les cheveux. C'est ce qu'il faut retenir d'une étude publiée par la CFE-CGC fin avril. Confrontés à une ribambelle de défis - de la détérioration des interactions avec leurs équipes à la perception accrue d'être surveillés et de devoir contrôler leurs collaborateurs, en passant par des horaires de travail élastiques -, les encadrants se retrouvent souvent perplexes.
71 % des managers éprouvent de l'anxiété, selon l'enquête publiée par le syndicat des cadres. Et 48 % d'entre eux déclarent compenser cette anxiété par des comportements addictifs ou de retrait (comme l'absentéisme). Au total, plus d'un quart des sondés (managers et non-managers) observent des tensions liées au télétravail dans leur entreprise.
Des règles transparentes
« Depuis le développement du télétravail à grande échelle pendant le Covid, beaucoup d'études se sont intéressées aux points de vue des salariés, des employeurs, des équipes RH… Mais très peu se sont intéressés à l'impact sur la relation managériale - c'est ce que nous avons souhaité rectifier », explique Maxime Legrand, secrétaire national de la CFE-CGC et en charge de cette étude.
Interrogés sur les difficultés qui les feraient refuser ou réduire le télétravail, les managers mettent principalement en avant une mauvaise qualité de connexion (18 %), un délitement des interactions avec leurs collègues (14 %), un sentiment de surveillance et de contrôle (14 %), et une grande amplitude horaire de travail (12 %). « Manager à distance ou au sein de l'entreprise, ce n'est pas la même chose. Certains encadrants ont dû se remettre en question pour s'adapter, ce qui a été source de stress et de tension », décrypte Maxime Legrand.
De plus, le travail à distance peut créer des problèmes au sein de l'entreprise, notamment en raison de l'inégalité entre les salariés qui peuvent télétravailler et ceux qui ne le peuvent pas, des difficultés à collaborer avec des collègues d'autres services ou des tensions au sein des équipes. « Les tensions ont été apaisées là où il y a eu des accords - le dialogue social, avec des règles claires et transparentes, où le rôle du manager a été clairement établi, a apaisé les relations », plaide le secrétaire national de la CFE-CGC.